Fiction ou grande part autobiographique? Il est légitime de se poser la question tant l’auteur dépeint avec justesse le ressenti de son personnage (qui d’ailleurs, n’a pas de nom…). On a l’impression d’être en lui, dans ses pensées.
Le héros du roman, un écrivain raté, n’a qu’une hâte: que sa femme accouche de leur fils, leur premier enfant. C’est sans compter le mauvais tour que va lui jouer la vie: cet enfant est atteint du « syndrome de Down », plus connu sous le nom de trisomie 21. Nous sommes dans les années quatre-vingt et le regard des gens vis-à-vis de ce handicap était encore pire qu’à l’heure actuelle.
Il a honte, évite les gens et leurs questions, cache son fils, le rejette et va jusqu’à espérer sa mort. Il imagine le pire, pour eux comme pour lui : il ne parlera jamais, sera assisté toute sa vie pour les moindres tâches.
Doucement, trop peut-être, il apprendra à l’aimer, à l’aider, à avancer.
Sans jamais tomber dans le larmoyant, Cristovao Tezza nous livre un roman poignant sur la paternité et la confrontation à un des drames les plus extrêmes de l’existence.