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  • Pour nous retrouver, il y a également la page Facebook

    http://www.facebook.com/librairielareserve

  • La Nouvelle Réserve à Limay : allons-y !

    nouvelle reserveJ’ai mis du temps à écrire quelque chose (trop occupé!!!), mais cela fait des semaines que je profite de cette nouvelle librairie dans le Mantois…comme client.

    Et à chaque fois je rencontre l’un ou l’autre de nos anciens clients, parfois venu pour la première fois dans ce nouveau lieu.

    Y aller est très simple. On est à 800 mètres de la Collégiale de Mantes, on traverse la Seine. Après le rond-point on prend en face l’avenue qui monte : premier feu rouge à droite et on y est (à côté du marchand de bois Accolet) 5 rue du Maréchal Foch à Limay (un peu plus guerrier que notre avenue Jean Jaurès!).

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    Faites -vous à votre tour votre opinion. Mais beaucoup d’anciens amis de La Réserve ont trouvé là de nouvelles habitudes, de nouveaux tempéraments et de nouveaux visages (sauf Claire qui était avec nous à Mantes-la-Ville la dernière année. Des livres à acheter et des rencontres avec des auteurs. Et plein d’autres choses.

    Ci joint un article des Nouvelles des 2 rives qui dit assez bien les choses.

     

  • Le site de La Nouvelle Réserve

    IMG_7872Ils ont désormais un site avec pour l’instant essentiellement les renseignements pratiques (pour y aller, commander un livre), et l’agenda des nombreuses activités et rencontres avec des écrivains.

    Et surtout, allez les voir pour acheter et commander des livres!

[Les Filles d'Allah], de Nedim Gürsel (éd. du Seuil)

Les Filles d’Allah, de Nedim Gürsel (éd. du Seuil)

filles allah« Allah » dans un titre de roman ? Les « bons Français », athées et chrétiens réunis, fuient à toutes jambes, redoutant l’ennui d’un univers ne les concernant pas le moins du monde. Les « non moins bons Français » musulmans ignorent également ce qui ne les concerne que trop, mais pas avec les imprimatur nécessaires.

Alors mission impossible pour Nedim Gürsel? Que nenni, car il y a tous les autres ­- chrétiens, athées, musulmans (et bien d’autres choses encore) ­- qui s’intéressent à la littérature. A sa puissance d’évocation, au fait qu’elle n’a peur d’aucun sujet ni d’aucune idée, d’aucun mode de traitement (du moment que le talent est là). Et surtout qu’elle s’adresse à la fois à l’imagination, à la sensibilité et à l’intelligence de ses lecteurs.

Et disons-le : la littérature est au rendez-vous que nous fixe Nedim Gürsel avec son roman Les Filles d’Allah.

En premier lieu c’est l’histoire d’un enfant très pieux, dans la Turquie d’il y a cinquante ans, et dont le narrateur interroge la Foi (mais en nous racontant sa vie, bien sûr). Sans doute pour comprendre où il en est lui-même aujourd’hui. Pourquoi ces croyances, ces émotions intimes, ces élans du coeur sont à la fois si présents en lui et pourtant si lointains. Auprès de ce petit garçon, très tôt orphelin, il y a un grand-père, très croyant, et qui est allé, en 1915, défendre Médine contre ses coreligionnaires arabes (souvenons-nous de Lawrence d’Arabie). Médine, bien sûr c’est la ville de Mahomet, orphelin lui aussi, et qui n’a pas eu d’héritier mâle… comme le grand-père. Et Gürsel nous raconte aussi des choses sur les années du prophète avant sa révélation. Et aussi sur ce que c’est pour un homme de devenir prophète (qu’on le croie ou non, peu importe : ce qui est sûr c’est que Mahomet l’a vécu). Comme l’a vécu Abraham longtemps avant. Et enfin, Gürsel va faire parler des personnages muets jusque-là puisque de pierre : les « filles d’Allah », qui, dans le panthéon arabe préislamique, jouent un rôle très important : celui d’intercesseur entre les hommes et Allah. Et comment elle vont « vivre » la montée de l’Islam à travers les actions de ce Prophète (dont une est amoureuse) et qui va les déboulonner.

Alors, bien sûr, on n’est pas dans de la spiritualité à la Coelho ou de la théologie à la Da Vinci Code. Les interrogations de Gürsel, c’est au lecteur de les relayer, de se les approprier, Mais encore une fois, on reste dans un roman, à la construction certes complexe et savante, mais dont l’écriture est parfaitement limpide. Au fur et à mesure, on plonge dedans, chaque personnage se précise et vient nous livrer un petit morceau de ce que Nedim Gursel veut nous faire toucher du doigt pour en faire un morceau de nous-mêmes. La littérature, vous-dis-je.