Je viens de relire le prologue (que j’avais totalement oublié, mais sans doute sont-ils faits pour cela : tout est dit, mais on ne sait pas encore de quoi ça parle) : on enterre un journaliste assassiné à Kinshasa, et c’est son ami Toussaint, un flic français, qui nous le raconte. Et qui sera assassiné lui aussi avant même que le récit ne commence vraiment.
Et si maintenant je vous cite la dernière phrase du livre (« Tu as tort. »), il vous reste encore tout ce roman de Dominique Sylvain à découvrir. Avec pas mal de surprises!
Guerre sale, c’est peu de le dire, quand on voit le mode opératoire des assassinats! En même temps c’est normal quand ces meurtres croisent la trace d’un politicien véreux et d’un avocat surnommé « Mister Africa », dont les épais dossiers sur la Françafrique sont convoités par plus d’un. Même quand il s’agit d’une enquête pour la Brigade criminelle, les « services » ne sont pas loin. Ca devient alors effectivement très sale, et tout le petit monde, assez pittoresque et attachant, créé par Dominique Sylvain n’est pas de trop pour venir en aide au commandant Sacha Duguin.
Un roman dont certains protagonistes étaient déjà présents dans l’Absence de l’ogre, paru en 2007, sans pour autant que Guerre sale en soit la suite.
Un roman rondement mené et qui secoue à la fois nos neurones et notre sensibilité. Un noir bien serré.