Imaginez que vous disparaissiez progressivement de la vue et de la vie des autres, à votre insu.
Vous êtes là, avec la sensation d’être bien vivant, mais on ne vous voit plus, on ne vous entend plus, on ne fait plus attention à vous.
Votre mère, vos amis, vos collègues, après vous avoir vu vous estomper progressivement, vous fondre dans le paysage, finissent par ne plus vous remarquer. Vous êtes d’abord flou, puis invisible : vous parlez, vous bougez… dans le vide !
Imaginez ce que vous ressentiriez dans un cas pareil.
Avouez, cela vous est déjà arrivé par moments : dans une soirée, au cours d’une discussion animée, vous essayez de participer mais personne ne semble vous entendre. Cela ne dure pas en règle générale. Heureusement, car le malaise dégénère vite en révolte, puis en angoisse, en oppression…
Mais si ce sentiment de non appartenance, d’exclusion devait perdurer, que resterait-il de vous ? Qu’êtes vous sans le regard et l’écho des autres ? Que fait-on face à l’indifférence, voire au rejet ? Et quel serait votre degré de frustration à vous sentir seul et inutile, à voir sans être vu, confronté au vide et à la vacuité de votre existence ? Passe-t-on ainsi à côté de sa propre vie, à n’exister que pour soi ? La disparition, l’oubli, n’est-ce pas le prélude à la mort ?