Yannick Haenel a découvert Jan Karski dans le film de Claude Lanzmann Shoah. Et c’est le point de départ de son livre. Il nous livre les paroles de ce Polonais qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, fut chargé d’une incroyable mission : témoigner, auprès des Alliés, de l’extermination des Juifs d’Europe, au moment même où elle se déroulait.
Les deux premières parties s’attachent à retranscrire au plus juste la vie de Jan Karski en s’appuyant sur le film de Lanzmann et l’autobiographie de Karski. La troisième partie, purement fictive et romanesque, nous plonge dans les pensées de Jan Karski lui-même. Ce témoin entendu mais non écouté s’adresse alors au plus profond de nous pour poser la question terrible de la responsabilité des contemporains, et en particulier de ceux qui savaient. Plus précisément, Haenel essaye de comprendre comment Karski n’a pu que se réfugier quarante ans dans le silence pour essayer d ‘oublier cette passivité complice des Alliés dans le génocide.
Un livre nécessairement dérangeant.