Vous voulez avoir une idée de l’ambiance de ce polar où se mêlent enquête policière, magie noire, pédophilie, sorcellerie, schizophrénie, cauchemars divinatoires, cannibalisme, superstitions, rêves obsessionnels et autres abominations ?
Le tout sur un rythme haletant, effréné, dans une conscience narrative monstrueusement embrumée, avec la sensation d’une présence terrifiante derrière vous, proche à vous faire hurler de dégoût et sursauter de peur ?
Regardez bien la couverture. Le roman est là, en grande partie. Très belle illustration de cette « ligne de sang », cette course contre le mal, l’inhumain, l’occultisme le plus bestial, contre l’impur et la quête ténébreuse d’immortalité.
Choix éminemment judicieux de la part de l’éditeur (en association avec l’auteur d’après le blog de DOA) que cette photographie de Zir, artiste à l’oeuvre intrigante et onirique que je découvre avec plaisir par la même occasion. Non seulement elle attire l’oeil et donne envie de se plonger dans le livre, mais en plus elle est en parfaite adéquation avec le contenu.
Le roman se déroule à Lyon et pour partie dans le massif de la Chartreuse. Deux policiers de belle prestance, jeunes et efficaces bien que tourmentés insidieusement par des doutes existentiels, enquêtent sur un accident de moto derrière lequel se profile une disparition qui sent le souffre. Marc et Priscille, au cours de leurs investigations zélées, vont devoir percer les secrets d’un curé à l’esprit moyen-âgeux et aux moeurs troubles, d’une vieille femme vivant aux milieux de crapauds et d’odeurs pestilentielles, d’un homme ténébreux plongé dans un coma des plus agités. A la recherche d’une belle jeune fille blonde et innocente, ils vont peu à peu sombrer dans l’abject et l’infâme.
Belle réussite que ce roman à l’assemblage périlleux de genres disparates qui confinent parfois au scabreux, mais qui détient cependant la clé de quelques heures de lecture prenante et frémissante.