Après Le Héron de Guernica publié en septembre dernier, Antoine Choplin nous revient avec un court texte poignant. Nous retrouvons avec plaisir sa plume délicate, celle de la souffrance.
Gouri, écrivain public habitant à Kiev, retourne dans la région qu’il a désertée deux ans auparavant. A moto, il traverse des paysages désertiques, des villages peu habités.
Très vite, une ambiance assez pesante nous envahit :
Il y en a qui disent qu’il faut pas boire leur lait, dit encore la fille. Qu’il est contaminé. Et, à côté de ça, y’en a d’autres qu’en boivent tous les jours en disant que tout ça c’est des balivernes. (p.13)
Nous apprenons que Gouri veut retourner dans « la zone », celle qu’il a quittée après « les événements », afin de récupérer un objet particulier pour sa fille malade.
Le lecteur comprend à demi-mot : Tchernobyl, la catastrophe.
Ce voyage est aussi l’occasion pour Gouri de revoir des amis qu’il n’avait pas vus depuis…, l’occasion de raviver des souvenirs plus ou moins gais et d’échanger sur ce qui a été et ne sera plus.
L’écrivain tente avec brio de faire revenir la vie, et l’espoir, et l ‘amour dans cette ambiance de désespoir.