Attention, ce roman a un défaut impardonnable : il faut attendre 2010 avant le tome 2.
Alors pourquoi en parler et ne pas patienter tranquillement jusqu’à la parution complète de la trilogie avant de le conseiller ?
Parce que c’est un véritable choc, un ovni dans la littérature jeunesse.
Patrick Ness invente un monde, Nouveau Monde, proche du nôtre, dont on commence à deviner les contours dans ce premier tome. Les habitants vivent dans un brouhaha constant, le Bruit : tout le monde entend les pensées des autres, des animaux, des hommes. Les femmes ont disparu.
L’auteur invente un langage. Il fait parler son héros, Todd Hewitt, dans une langue improbable. Dans son village, le maire et le prêtre ont interdit l’école et les livres. Alors Todd, bientôt treize ans, parle et pense comme il peut, avec ses sensations d’enfant et les bribes de propagande qui se sont incrustées en lui.
Un événement va obliger Todd à quitter son village et ses proches. L’armée à ses trousses, Todd n’aura plus droit à aucun temps de repos. Le lecteur non plus…
Imaginez Nougaro chantant « À bout de souffle » pendant 400 pages.
