Christopher Brookmyre est un auteur doué d’une réelle fantaisie. D’abord il nous surprend toujours, par des personnages hors du commun, mais aussi par des thèmes, des univers qui ne se ressemblent jamais…même si c’est toujours Glasgow (ou presque). Brookmyre ne refait jamais le même livre, ce que l’on pardonne avec gourmandise à certains grands auteurs.
Cette fois c’est à la fois un livre très drôle (on n’est pas loin de Tom Sharpe) et un vrai livre de combat. Sa cible : les médiums, virtuoses du paranormal, qui subjuguent les publics les plus sceptiques par leurs dialogues avec l’au-delà. Jusqu’à postuler, dans le cas du célèbre Gabriel Lafayette, ni plus ni moins qu’à une chaire universitaire consacrée à l’étude scientifique de ces phénomènes.
Le récit est très bien mené et le lecteur est constamment malmené dans ses certitudes pas les différents narrateurs. Un exercice qui, par certains côtés, pourrait faire penser au Pendule de Foucault d’Umberto Eco pour le dévoilement assez jouissif des mystifications et arnaques en tous genres, mais avec à mon sens plus d’humour et de légèreté que chez le maître italien.
Les canards en plastique attaquent est, on l’aura compris, une fantaisie policière fort plaisante et réussie, qui est de plus l’occasion de signaler à ceux qui ne les auraient pas lu La Petite Bombe noire (qui vient de reparaître en Points) et Le Manuel des braqueurs de banque (Aube-noire), deux authentiques chefs d’oeuvre du même auteur.