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L'Homme qui aimait les chiens, de Leonardo Padura (trad. R. Solis et E. Zayas, éd. Métailié)

L'Homme qui aimait les chiens, de Leonardo Padura (trad. R. Solis et E. Zayas, éd. Métailié)

Qui est l’ »homme qui aimait les chiens », car il y en a plusieurs dans ce roman, où les chiens n’ont pas la plus grande place ?

Laquelle des trois histoires qui s’entremêlent et convergent dans ce livre est la plus importante?

La mort de Trotski ou la vie de son assassin, Ramon Mercader ?

La vie de Trotski, dès le début de son exil que Padura nous fait suivre pas à pas dans toutes ses dimensions ? Que l’on connaisse bien ou pas du tout l’histoire de ce héros devenu paria (pour finir encore aujourd’hui sanctifié par de petits groupes partout dans le monde), on reste incrédule. Tant de haine, tant d’acharnement d’un côté, dant d’obstination, de courage (ou d’aveuglemnt peu importe) de l’autre, c’est à l’évidence un grand sujet romanesque, et Padura s’en empare avec maestria; Une écriture très classique, qui nous fait ressentir les situation désespérées, les lueurs d’espoir, la montée des tensions (y compris celles très charnelles de Trotski pour Frida Kahlo).

Mais le propos est non moins brillant, d’un style assez différent (on est dans le roman d’éducation), pour décrire l’irrésistible ascension d’un jeune communiste espagnol, combattant dans la Guerre d’Espagne, retiré du front et dressé, éduqué, pour devenir l’assassin du « Canard » réfugié au Mexique et dont Staline veut la peau.

Mais il y a la troisième histoire, la plus « paduresque » pour qui a lu certains de ses autres livres (au minimum le génial Electre à La Havane). Le personnage n’est plus un flic du régime, déprimé par le monde dans lequel il vit, avec des défenseurs et des ennemis qui se valent dans la pourriture! Ivan est un écrivain du régime, donc un écrivain raté…et qui s’est largement raté lui-même. En 1977 il fait une rencontre étonnante sur une plage; rencontre qui peut bouleverser sa vie et son destin d’écrivain.

Comme Padura (qui, lui, ne sait rien de toute cette histoire tragique du communisme jusqu’en 1989), son personnage commence à le découvrir à s’ imprégner de nombreux aspects de cette histoire, cachée à une grande majorité de Cubains, censés vivre dans le « communisme ». Le grand art de Padura c’est d’arriver à écrire un grand roman avec cette pâte historique fascinante. De ce point de vue on est dans la lignée du plus grand roman de Vargas Llosa, La Guerre de la fin du monde.

Padura nous offre une réflexion shakespearienne sur la haine, le mensonge et la manipulation en politique; et plus largement

« … sur la perversion de la grande utopie du XXe, ce processus où nombreux furent ceux qui engagèrent leur espérance et où nous fûmes tant et tant à perdre nos rêves et notre temps, quand ce ne fut pas notre sang et notre vie. »

En prime on comprend , comme l’a dit Leonardo Padura dans l’émission « La Grande Table » à France-Culture, « pourquoi cet assassinat fut le chef d’oeuvre des services secrets soviétiques, et pourquoi les Soviétiques furent les champions du monde de l’échec».