[par Nathalie Goldgrab]
Dans « Le Nazi et le barbier », Hilsenrath adopte un point de vue provocateur : le nazisme et l’Holocauste sont pour la première fois évoqués sous l’angle du bourreau, mais à travers une satire baroque énoncée avec un détachement cru et une ironie mordante. Le personnage principal est grotesque et semble tout droit extrait d’une farce cruelle, une pantalonnade insolente. Le tout servi par une écriture truculente et fantasque.
Ce livre est un témoignage littéraire de ce que l’historienne Nadine Fresco a appelé « le trou noir, béant, vertigineux, d’années indicibles », le « noir mystère d’avant leur naissance1 », le traumatisme de la deuxième génération dont héritent les enfants des survivants de la Shoah.
C’est l’illustration du « complexe vampirique » défini par la psychanalyste Pérel Wilgowicz : « l’enfant [...]
Un premier roman maîtrisé.
Un livre nécessaire et dérangeant