Oscar est un jeune garçon de douze ans, épris de justice mais à l’esprit frondeur. Il vit avec sa mère, femme courageuse et attentionnée, quoique souvent débordée, et sa grande sœur, lunaire et déjantée.
Son père est décédé dans des circonstances obscures, et chaque membre de la famille réagit à sa façon devant cette perte essentielle : la soeur se réfugie dans un monde poétique et irréel, la mère met un point d’honneur à élever ses enfants dans le respect des autres et l’honnêteté morale. Quant à Oscar, il se souvient de son père comme d’un
héros emblématique auquel il aimerait ressembler.
Mais Oscar ne croit pas si bien rêver : un jour, il apprend que son père faisait partie des Médicus, corporation fantastique dont les membres ont le pouvoir de pénétrer dans le corps humain et d’y combattre le mal incarné par leurs mortels ennemis, les Pathologus.
Non seulement son père est mort au service de cette cause, quoique dans des circonstances troublantes, mais en plus, lui, Oscar, a hérité de ses dons fabuleux. Il est l’heure pour lui de s’initier à l’école des Médicus afin d’apprendre à dompter ses pouvoirs spéciaux, d’autant que l’ennemi rôde et se fait menaçant.
Oscar commence donc son apprentissage dans le premier univers du corps humain, Hépatolia, le domaine de la digestion. Et le voici pratiquant l’intrusion dans un corps vivant, menacé par des dents broyeuses et des attaques acides, voguant sur les fluides vitaux à la recherche du précieux nectar bilieux. Dans sa quête, il est secondé par deux habitants du corps humain, une jeune fille espiègle et intrépide et un jeune garçon érudit acceptant mal son destin.
L’idée du voyage initiatique dans le corps humain est plutôt originale, même si la quête et la formation du héros font penser à une certaine école de sorciers et son très célèbre élève à lunettes. Les personnages sont très attachants et la description des intrusions corporelles, parfois longue mais dénuée de termes techniques, nous fait plonger dans un univers assez cinématographique, plus fantastique que scientifique.
Contrairement à ce que le nom de l’auteur et la toponymie de l’histoire nous suggèrent, ce roman est français, et sous le pseudonyme anglophone se cache Thierry Serfaty, ancien médecin et auteur par ailleurs de thrillers pour adultes. Je m’interroge encore sur cette volonté d’ anglicisation qui ne me semble rien apporter à l’histoire, si ce n’est un « exotisme » finalement assez convenu.
Mais bon, mise à part cette réserve toute grincheuse, je pense que ce premier volume ne laissera sûrement pas le jeune lecteur indifférent. Il pourra ensuite retrouver Oscar dans les 4 prochains tomes prévus correspondant à l’exploration de nouveaux univers du corps humain : les Souffles et Pompée, Embrye, Génétys et enfin Cerebra, le plus complexe, dans lequel notre jeune héros affrontera certainement le Grand Pathologus…