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Peine maximale, d’Anne Vantal (éd. Actes Sud junior)

Peine maximale, d’Anne Vantal (éd. Actes Sud junior)

Faisons un petit crochet par la littérature jeunesse qui réserve bien souvent d’agréable surprise. Avec Peine maximale, Anne Vantal frappe fort et bien. Il s’agit ni plus ni moins que de nous faire vivre en apnée trois jours de cour d’assises, lors du procès d’un jeune homme de vingt-cinq ans.

Kolia Assaiev est accusé de tentative de vol avec violences, enlèvement et séquestration d’un nourrisson de trois mois. Il comparait après dix-huit de mois de détention provisoire et plaide coupable. Léna, sa soeur cadette, est accusée de complicité mais comparait libre, car son rôle mineur lui a permis d’être remise en liberté sous contrôle judiciaire. Anna, la petite dernière qui a seize ans, assiste à l’audience. Les parents sont défaillants : l’un est parti vivre sa vie en Ukraine et l’autre est internée en hôpital psychiatrique. Anna sait que, si sa soeur est condamnée, elle se retrouvera en famille d’accueil.

Sur le banc des parties civiles se trouvent les victimes : Pierre et Livia Lammenais, parents du petit Hugo. Le bébé est sorti sain et sauf de l’histoire, mais Livia s’est enfermée dans un statut de victime paranoïaque qui l’empêche de vivre normalement. Son comportement maternel perturbé porte par ailleurs préjudice à son enfant surprotégé.

Neuf jurés sont tirés au sort. L’occasion de rappeler que, chaque année, 20 000 personnes, comme vous et moi, sont appelées à se prononcer sur le sort d’hommes et de femmes accusés des actes les plus graves. C’est un devoir de citoyen qui participe à la bonne marche de la démocratie et de la société. Bien entendu, cela ne va pas sans états d’âmes. Non seulement, c’est un petit bouleversement pratique de la vie quotidienne, mais c’est aussi une immense responsabilité que chacun endosse différemment. Car, selon la personnalité du juré, ses convictions et ses valeurs, son expérience et son statut social, mais aussi son égoïsme, sa propension à l’empathie ou même sa mauvaise humeur du jour, la vie d’un accusé peut basculer du jour au lendemain.

Puis les auditions commencent.

La question n’est pas de savoir si Kolia est coupable puisqu’il reconnait les faits. La question porte plutôt sur la sentence. Quelle punition la société doit-elle infliger à ce tout jeune homme ? Est-il dangereux ? A-t-il des circonstances atténuantes ? Quelle peine de prison est raisonnable pour prendre en compte la douleur et le préjudice des victimes ? Faut-il suivre les réquisitions de l’avocat général qui demande vingt ans de réclusion pour Kolia et cinq pour sa soeur ? Et les jurés, qui sont-ils, comment votent-ils, comment se forgent-ils une intime conviction ?

L’auteur nous convie à une plongée didactique au coeur de la machine judiciaire en privilégiant la psychologie des personnages. Elle nous explique les arcanes d’un procès aux Assises tout en nous interrogeant sur les différents aspects de la justice : faut-il réprimer implacablement dès qu’une faute est commise, faut-il avant tout tenter de restaurer l’équilibre rompu de la victime, faut-il penser à l’avenir du coupable et maintenir coûte que coûte ses chances de réinsertion ?

A travers ces questions, c’est un choix de société qui se détermine.

Le rythme du récit chronologique et les différents points de vue qui alternent de personnage en personnage maintiennent un suspens et un intérêt constant. On ne peut s’empêcher de prendre le rôle d’un treizième juré et de voter nous aussi au moment de la délibération.

Alors ? Clémence ou sévérité ? Vous auriez voté quelle peine, vous ?