Le journal d’Otto J. Steiner nous confronte aux prémisses de la Seconde Guerre mondiale, de l’ annexion de l’Autriche par les Allemands jusqu’au quotidien de plus en plus difficile des malades dans les hôpitaux (manque de médicaments, dénonciations…).
N’ayant plus rien à perdre, cet ancien chroniqueur musical atteint de la tuberculose, juif de surcroit, survit dans un hospice. Attendant sa fin inéluctable, il continue à se passionner pour la musique classique. En participant au Festspiele en juillet 1939 – qui a lieu chaque été à Salzbourg – ce mélomane se révolte :
Cette ingérence des nazis dans le programme du Festspiele est inadmissible. Révoltante. Faire du festival un vulgaire outil de propagande, un amusement troupier, c’est un comble. Prendre Mozart en otage. L’avilir ainsi. N’y a-t-il donc personne pour empêcher un tel outrage?
Il ne lui reste plus qu’un seul choix : « sauver Mozart ». Ce dernier combat lui permettra de tenir jusqu’au festival suivant. N’ayant plus rien à perdre, il tente le tout pour le tout : du geste vain et inconscient au pied de nez aux nazis, Steiner se bat pour ce en quoi il croit.
Ce court roman, d’un style vif, nous plonge dans un combat qui n’est pas vain : contre l’atteinte à la liberté de l’Art.
A rapprocher du Requiem de Terezin de Josef Bor ou du Violon d’Auschwitz de Maria Angels Anglada.