A la lecture de la quatrième de couverture, on se dit que la comparaison avec des auteurs tels que Simenon ou Camilla Läckberg sera dure à tenir. Passé le prologue, dès les premières pages, on a le sentiment finalement de tenir entre les mains un vrai grand roman policier, sentiment ressenti à la lecture de son premier Pelecanos ou d’un premier Connelly : découvrir un très bon auteur.
Gus Carpenter a été obligé de démissionner de son poste de journaliste dans un grand quotidien de Detroit pour ne pas avoir voulu révéler la source de ses enquêtes très médiatisées. Revenu dans son village natal, alors qu’il avait travaillé dur pour s’ en extraire, il est contraint de couvrir les conseils municipaux et les rencontres de hockey pour la gazette locale. Lui qui ambitionnait le Pulitzer.
Starvation Lake, au nord du Michigan, près de la frontière canadienne, est une petite bourgade où tout le monde se connaît, où les activités sont rares, surtout l’hiver… à part le hockey. Très vite, la découverte, dans un lac gelé, de la moto-neige de l’entraineur local de hockey disparu dix ans plus tôt va raviver les souvenirs, mais pas délier les langues. Gus Carpenter va vouloir découvrir ce qui s’est passé et se rendre compte que les événements passés le touchent de près, que ses proches, sa mère, ses amis d’enfance lui cachent des choses et qu’il n’ a pas pu ou su les voir lorsqu’il était adolescent. C’est vrai, à la manière d’un Simenon, l’auteur va s’attacher à décrire la vie d’une petite ville de province, les petites lâchetés de certains, les arrangements des autres, tout en maintenant un suspense haletant propre aux grands polars américains.
Starvation Lake est un premier thriller d’une rare efficacité, à lire sous la couette quand le thermomètre à l’extérieur descend sous zéro.