Elie Soriano, né en terre musulmane dans une famille espagnole juive, deviendra le disciple du maître Titien et sera surnommé par ce dernier le Turquetto. Ce roman sensitif dédié à la peinture et à la beauté nous transporte à Constantinople avec ses multitudes de marchands, et en Italie avec ses illustres artistes. Ces lieux sont les tableaux choisis par l’auteur pour nous conter l’ascension d’un jeune prodige à l’époque de la Renaissance. Condamné par sa famille à ne jamais dessiner sous prétexte que sa religion le lui interdit, il choisira la fuite à Venise pour accomplir son destin. Pour être accepté, il devra cacher ses origines juives et prendre un nom d’emprunt. C’est ainsi qu’il deviendra le célèbre et très convoité Turquetto.
Très jeune, il va s’initier aux différents pigments, à l’art du calame et du pinceau grâce à un maître calligraphe soufi.
L’auteur explore ainsi ses origines juives et turques en mettant en scène un personnage d’une grande sensibilité et doué pour la peinture et le dessin.
L’œuvre d’Arditi nous rappelle, par son thème (l’art) et son atmosphère, l’inoubliable œuvre de Mathias Enard Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, tout en abordant aussi des thèmes toujours d’actualité, tels que l’intolérance mais aussi la filiation.
Métin Arditi signe une œuvre empreinte de sensualité et réussit à nous transporter dans une Italie rigoriste et cléricale où tous les grands maîtres de l’art étaient à leur apogée. Un hymne à l’art et à la beauté !