Nikita est un garçon rêveur, plein d’espoir et d’imagination. Si bien qu’il a tendance à s’épuiser face à ses attentes. Nikita rêve d’une Russie avec moins de malheurs. Il rêve aussi de retrouver son amour de jeunesse : « Iassia », qui a changé de vie.
Pour ce faire, il traverse la Russie ; en train, en métro, à pied. Il rencontre des intellectuels qui ont le même rêve que lui tout en étant moins optimistes, moins candides. Il rencontre la misère des gens : celle des femmes laissées pour compte par la société; celle des vieillards malmenés par les pouvoirs publics, méprisés malgré leurs combats pour un Russie libre lors de la Seconde Guerre mondiale.
Nikita s’attache aussi à des personnages attendrissants : un travesti au sens de l’humour inaltérable ; une femme âgée réfugiée de Groznyi à la fierté intarissable. Le réconfort des nouvelles amitiés tissées avec tout ce petit monde l’aide à surmonter ses manques et ses absences.
Ce premier roman de Natalia Klioutchareva vaut vraiment la peine d’être lu ; ne serait-ce que pour la galerie de personnages (aussi loufoques que réalistes) qu’il offre au lecteur. Ainsi que pour ses nombreuses références à l’histoire, à la littérature (Dostoïevski) et à l’actualité russes. Un récit qui nous immerge dans l’univers de la Russie par-delà les siècles.